Offrant un aperçu de la façon dont la technologie portable peut aider à dépister les problèmes de santé potentiels, l'Apple Watch a été en mesure de détecter la fibrillation auriculaire chez un petit groupe de personnes qui avaient reçu une alerte de pouls irrégulier, ont déclaré des chercheurs ayant présenté les résultats de l'Apple Heart Study lors du dernier congrès de l’ACC.
Au total, 419.297 sujets de plus de 22 ans s’étaient portés volontaires pour participer à cette étude prospective menée aux EU en 2017-2018. Ils ne pouvaient pas être atteints de fibrillation auriculaire ou prendre des anticoagulants et devaient posséder une Apple Watch (séries 1, 2 ou 3) et un iPhone compatible (iPhone 5S et ultérieurs). La plus récente Apple Watch 4, qui comprend une application ECG, était exclue pour cette raison. Tous ont été informés des modalités de l’étude via l'application de l’étude qu’ils avaient téléchargée.
0,52% des participants (n=2.161) ont reçu une notification de pouls irrégulier sur l’Apple Watch et sur iPhone. L’alerte était déclenchée lorsque le capteur photopléthysmographique détectait 5 ou 6 épisodes de pouls irrégulier (tachogrammes) sur 48h. Les sujets ayant reçu une notification d’alerte étaient invités à communiquer avec un médecin de l'étude par l'entremise de l'application pour une consultation vidéo afin de déterminer si le participant devrait porter un patch ECG. Le patch a été porté jusqu'à sept jours.
Parmi les 658 participants sollicités pour porter le patch, 450 l’ont porté et renvoyé. Une fibrillation auriculaire a été identifiée chez 34% des sujets qui avaient reçu une notification et qui ont porté le patch ECG.
Près d’un tiers des participants ayant reçu une notification avaient un score CHA2DS2-VASc ≥2. Les taux de notification ont été plus fréquents chez les participants de plus de 65 ans (légèrement > 3,0%) et les plus faibles chez les moins de 40 ans (0,16%).
La valeur prédictive positive de FA de l’Apple Watch (tachogramme) a atteint 71% (69–74%) et celle de la notification, 84% (76–92%).
Reste que, comme le souligne le rédacteur en chef de ACC.org, Kim Eagle, « si la montre et l'application correspondante apparaissent "prometteuses", leur précision est encore bien loin des techniques de surveillance actuellement utilisées ». « L’avenir semble cependant dans ces dispositifs très accessibles et largement diffusés, après une validation indispensable des phénomènes enregistrés, afin de différencier irrégularités du pouls et vraie FA » (A Cohen, Paris).