Un médicament déjà autorisé contre une maladie rare du métabolisme rend le sang humain toxique pour les moustiques responsables du paludisme, ressort-il d'une étude publiée mercredi dans la revue spécialisée "Science Translational Medicine". La substance active appelée nitisinone inhibe une enzyme dont les moustiques ont besoin pour digérer le sang
Le sang humain contenant la substance active a rapidement tué les moustiques du paludisme, aussi bien adultes que jeunes, selon l'étude menée par des chercheurs britanniques, suisses et états-uniens. Il s'est également révélé efficace contre les moustiques résistants aux insecticides. Le test a & eacute;té effectué sur le moustique Anopheles gambiae, le principal vecteur de la malaria dans les pays africains.
La nitisinone est coûteuse, admettent les chercheurs dans leur étude. Un traitement coûterait jusqu'à 380.000 dollars (environ 352.000 euros) par an. "La réutilisation de la nitisinone pour la lutte contre les moustiques pourrait toutefois contribuer à réduire les coûts du médicament et à augmenter sa disponibilité pour les maladies rares", écrivent-ils.
L'équipe de recherche prévoit d'autres études afin de déterminer quels dosages de nitisinone sont les plus efficaces contre les moustiques.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 263 millions d'infections par le virus du paludisme en 2023, soit 11 millions de plus que l'année précédente. Le nombre de décès est resté plus ou moins stable, à 597.000 dans 83 pays.