Un nouveau modèle de suivi pour le diabète de type 2: des hôpitaux belges misent sur le télémonitoring

AZ Maria Middelares, i-mens et la centrale de soins Z-Plus, en collaboration avec quatre autres hôpitaux belges, testent une approche innovante pour améliorer la prise en charge des patients atteints de diabète de type 2. En utilisant des technologies intelligentes permettant aux patients de mesurer eux-mêmes leurs paramètres, ce modèle exploite le partage de données entre hôpitaux, soins à domicile et centrales de soins afin d’intervenir au moment opportun avec le professionnel de santé adéquat.

Le diabète constitue l’un des défis de santé publique les plus pressants. En Belgique, la maladie touche près de 8 % de la population adulte et représente environ 7,4 % du budget national de santé, soit une dépense annuelle estimée à 3,2 milliards d’euros (Fédération internationale du diabète, 2021). Cette étude vise à dépasser les approches actuelles par une personnalisation accrue des soins. En équipant les patients d’appareils connectés pour surveiller leur glycémie et leur tension artérielle, les coûts de prise en charge pourraient être optimisés.

La surveillance continue : un pas vers l'autogestion des patients

Les patients mesurent et transmettent leurs données de santé en temps réel via des applications connectées. En moyenne, chaque patient surveille ses paramètres au moins deux fois par jour, pour un total mensuel de 60 mesures. Grâce à cette supervision continue assurée par Z-Plus, environ 20 % des interventions sont déclenchées dès le franchissement de seuils critiques. Ce suivi évite aux patients 3 visites en moyenne par an, dont le coût de prise en charge peut varier de 150 à 500 euros par visite.

Les premiers résultats de l’étude montrent une réduction du temps d’éducation pour chaque patient, passant de 4 à 2,5 heures par mois. De plus, 86 % des patients interrogés ont ajusté leur comportement en sachant qu’ils pourraient être contactés rapidement si une anomalie était détectée.

Une approche sur mesure grâce au partage de données

Grâce au partage de données, les soins sont ajustés en fonction des besoins réels des patients. L’étude a permis de réduire les consultations médicales de suivi d’environ 30 %, évitant ainsi des visites inutiles. Près de 70 % des consultations initialement planifiées ont pu être reportées sans incidence sur l’état de santé des patients, libérant ainsi du temps pour des consultations de suivi plus urgentes. « En adaptant les interventions au moment et au besoin du patient, le temps d’intervention en présentiel a été réduit de 30 %, tout en assurant un suivi continu », explique Lieselotte Sandra, responsable de l’équipe de diabétologie chez i-mens.

Pour le Dr. Rötgens, endocrinologue et chercheur principal de l’hôpital Maria Middelares « En combinant l’autogestion, la télémonitoring et l’éducation, nous visons à améliorer la santé des patients tout en maintenant des coûts responsables. » La collaboration entre les hôpitaux et la centrale de soins permet d'assurer une intervention rapide et adéquate, prévenant ainsi les complications graves.

Un partenariat porteur de promesses pour la médecine de demain

En analysant les résultats des premières phases de cette étude, les chercheursont voulu savoir si cette approche répond aux préférences des patients. Environ 92 % des participants ont exprimé une préférence pour cette méthode, la jugeant moins intrusive et plus réactive que les visites classiques. Parallèlement, les bénéfices pour la santé des participants semblent significatifs : 15 % des patients ont noté une baisse de leurs valeurs glycémiques moyennes et une réduction de leur tension artérielle en un trimestre, démontrant une possible amélioration des marqueurs de santé grâce à cette nouvelle approche.

Enfin, sur le plan économique, l'étude montre que cette technologie permettrait de générer une économie de 12 % sur le budget alloué aux soins liés au diabète. En allégeant le suivi et en limitant les consultations, cette initiative pourrait représenter une avancée majeure pour la gestion des maladies chroniques et une évolution vers une médecine plus efficiente et préventive.

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Derniers commentaires

  • Fadi MAASSARANI

    03 novembre 2024

    En attendant, les teleconsultations sont supprimées!!! ....Le système proposé annule le contact proche avec le patient et la détection précoce des éventuelles complications (par examenclinique). Les hôpitaux qui sont déjà en crise seront pendants....A RÉFLÉCHIR