La moitié des personnes traitées pour leur cholestérol ne suivent pas durablement leur traitement, ressort-il mercredi d'une étude menée par la mutualité socialiste Solidaris sur plus de 51.000 affiliés. Parmi les patients qui maintiennent leur médication dans la durée, les trois quarts le suivent correctement.
Quarante-neuf pour cent des personnes qui ont entamé un traitement contre le cholestérol en 2015 ne l'ont pas poursuivi sur le long terme et 29% n'ont même consommé qu'une seule boîte d'hypolipidémiants, ces médicaments qui visent à réduire la présence de lipides dans le sang.
"Les maladies chroniques et la prévention d'incidents (cardiovasculaires, par exemple, NDLR) impliquent souvent que le patient prenne des médicaments sur une longue période. Toutefois, l'efficacité du traitement n'est pas toujours directement perçue par le patient, alors qu'il peut en ressentir les effets secondaires", expose Solidaris. "Certaines personnes décident donc d'interrompre leur traitement."
Cet arrêt présente cependant un coût pour la collectivité et le patient lui-même. La mutualité estime ainsi que 1.276.334 euros ont été dépensés entre 2015 et 2016 pour des traitements interrompus trop tôt, dont 960.193 euros de remboursements Inami et 316.141 euros à charge des patients.
L'étude pointe en outre que si les personnes "à risque plus élevé" (à cause de leurs antécédents, notamment) ont tendance à mieux suivre leur médication (65%), 16% l'arrêtent néanmoins après une seule boîte.
Enfin, sur les 26.144 patients "persistants", 74% suivent bien la posologie convenue avec leur médecin. Autrement dit: seuls 37,5% de la population totale étudiée suit son traitement correctement et dans la durée.
Solidaris plaide donc pour une meilleure sensibilisation des patients, qui doit selon elle passer par le médecin traitant mais également par les pharmaciens et les mutuelles.