L'asthme est fréquent chez les jeunes enfants et près d'un quart des petits âgés de 2 à 6 ans prend au moins un médicament contre cette inflammation chronique des voies respiratoires, ressort-il mardi d'une étude menée par les Mutualités libres auprès d'enfants et d'adolescents âgés de 2 à 18 ans. Celles-ci plaident dès lors pour un meilleur accompagnement et une prévention plus efficace, notamment en réduisant la norme standard sur les particules fines à 10 microgrammes par mètre cube et par an.
Davantage d'enfants de 2 à 6 ans consomment des médicaments contre l'asthme que d'adolescents en raison de la difficulté de diagnostiquer la malad ie. En effet, il faut attendre l'âge de 6 ans pour être soumis à un test respiratoire fonctionnel et confirmer le diagnostic de la maladie. Avant cet âge, les médecins doivent se baser sur les symptômes (respiration sifflante, essoufflement, toux...) et les antécédents familiaux (allergies, asthme), soulignent les Mutualités libres.
L'asthme a un impact physique, émotionnel et social sur la vie des enfants. La maladie se manifeste souvent sous forme de crises, ce qui rend les jeunes qui en souffrent plus susceptibles (30,3%) de se retrouver aux urgences. Ils sont également confrontés à deux fois plus de risques de passer la nuit à l'hôpital.
Les Mutualités libres recommandent donc de réduire la norme standard sur les particules fines à 10 microgrammes par mètre cube et par an, "afin de nous rapprocher de la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)". La législation européenne impose actuellement que la concentration moyenne annuelle en particules fines ne dépasse pas les 25 µg/m3. La teneur en oxyde d'azote dans l'air doit également baisser, tandis qu'un environnement non-fumeur est particulièrement important pour préserver les voies respiratoires des enfants, poursuivent les mutualités.
Enfin, enfants et parents doivent être correctement informés par les pédiatres, généralistes ou les pharmaciens sur l'usage adéquat des médicaments contre l'asthme, des inhalateurs et des nébulisateurs, préconisent-elles. "De nombreux patients ne prennent pas correctement leur traitement", souligne Wies Kestens, des Mutualités libres. Les nébulisateurs sont ainsi trop utilisés, en particulier chez les jeunes enfants, pointe l'étude.