À l'occasion de la Semaine du Rythme Cardiaque, la Belgian Heart Rhythm Association (BeHRA) fait le point dans son domaine d'activité après une année de pandémie de Covid-19, qui a notamment eu pour effet une hausse des arrêts cardiaques extra-hospitaliers et une diminution, jusqu'à plus de 50%, des consultations et des diagnostics de problèmes cardiaques. L'association propose également à 10.000 patients à risques de télécharger une application pour smartphone, FibriCheck, afin de tester leur rythme cardiaque de chez eux.
"Nous avons observé très rapidement, à la mi-mars, une diminution du nombre des admissions dans les hôpitaux pour infarctus de 25% au cours des tro is premières semaines de la pandémie", explique le docteur Ivan Blankoff, cardiologue au CHU de Charleroi et président de la BeHRA. "Les patients ont beaucoup moins été hospitalisés ou alors beaucoup plus tard par rapport aux années précédentes. Cette chute a aussi été observée dans d'autres pays d'Europe, allant de 25 à 50% de réduction du nombre d'admissions pour infarctus et de l'augmentation du délai de prise en charge".
"Parallèlement, on a vu une augmentation du nombre d'arrêts cardiaques (dont une partie provient d'une) prise en charge retardée de problèmes cardiaques graves". Ce qui a probablement été atténué pendant les deuxième et troisième vague, lorsque les hôpitaux se sont organisés pour ne pas fermer les consultations, contrairement à la première vague. Ces tendances s'expliquent au moins en partie par "le fait que les patients avaient peur de venir à l'hôpital lors de la première vague et le fait que l'accès aux soins était moins bon", détaille le Dr. Blankoff.
Le retard se rattrape depuis quelques semaines, avec les unités covid qui ferment les unes après les autres. "D'habitude on a une trentaine de patients en cardiologie, là on est pratiquement au double", poursuit le cardiologue. "La fermeture des salles covid correspond à un plus grand nombre d'hospitalisations pour la cardiologie par rapport aux années précédentes. En général, ça se calme aux mois de mai et juin, là c'est tout le contraire (...) Mais on est prêt à ça, il y a une petite vague cardiologique mais qu'on est capable de gérer grâce à la libération de moyens humains".
Dans ce contexte, les outils de télémédecine et les nouvelles technologies apparaissent de plus en plus utiles pour assurer le contrôle et le suivi des patients à risque. Ainsi, de nombreuses technologies se sont développées afin d'assurer le contrôle et le suivi des patients à distance, tant en cardiologie qu'en rythmologie.
Parmi ces outils se trouve FibriCheck, une application belge certifiée médicalement permettant de contrôler son rythme cardiaque sur son smartphone. D'autres technologies, telles que la télé-réadaptation cardiaque, ont également fait leurs preuves durant la pandémie, de même que le télé-monitoring, qui a entre autres permis le suivi à distance des patients porteurs de dispositifs cardiaques implantés (tels que des pacemakers), et a considérablement élargi les capacités de suivi des patients cardiaques en temps réel.
Assurée de la valeur ajoutée de ces outils numériques, la Belgian Heart Rhythm Association, à l'initiative de la Semaine du Rythme Cardiaque depuis 12 ans, s'associe à FibriCheck pour lancer une action nationale de sensibilisation permettant à 10.000 patients à risque de télécharger l'application gratuitement pendant une semaine afin de régulièrement tester leur rythme cardiaque à distance. "Ça consiste pour le patient à mettre son doigt sur la caméra du smartphone pendant une trentaine de secondes, ce qui permet à l'application de déterminer si le rythme est bon. S'il y a une arythmie, on aura une alerte, ça sera revu par des experts et le patient sera ave rti pour consulter et faire des examens plus approfondis", explique le Dr. Blankoff.
Toujours avec l'objectif de sensibiliser la population aux troubles du rythme cardiaque BeHRA donne un deuxième rendez-vous aux Belges, avec une grande session de réanimation en ligne organisée le samedi 16 octobre 2021 à l'occasion du World Restart a Heart Day, afin d'apprendre à un maximum de citoyens les gestes qui sauvent en cas d'arrêt cardiaque. Une attention toute particulière sera alors apportée aux manœuvres de réanimation qui ont dû, elles aussi, être adaptées en raison de la crise sanitaire.