Les autorités chinoises ont fait état dimanche de 59 personnes souffrant d'une mystérieuse pneumonie d'origine inconnue, démentant toutefois qu'il s'agisse du SRAS, une maladie virale responsable de centaines de morts en 2003.
«Tous les patients ont été placés en quarantaine», a annoncé la Commission municipale de l'hygiène et de la santé de Wuhan (centre), où l'épidémie est apparue il y a quelques jours.
Le dernier bilan officiel fait état de 59 personnes contaminées, chez qui la maladie s'est déclarée entre le 12 et le 29 décembre, dont sept gravement atteintes, les autres étant dans un état stable. «Aucun patient n'est mort pour l'instant», a précisé la commission.
L'enquête des autorités sanitaires a permis de déterminer que plusieurs patients sont des vendeurs d'un marché de Wuhan spécialisé dans la vente en gros de fruits de mer et de poissons.
«En ce qui concerne l'agent pathogène (...) incriminé, nous avons exclu plusieurs hypothèses, notamment le fait qu'il s'agisse d'une grippe, d'une grippe aviaire, d'un adénovirus, du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS)», a précisé la commission.
La survenue de cette épidémie a ravivé ces derniers jours chez beaucoup d'habitants de Wuhan la crainte qu'il ne s'agisse du SRAS, qui a durement frappé les Chinois en 2003.
Cette maladie respiratoire hautement contagieuse avait à l'époque gagné de nombreux pays. La pandémie avait fait près de 800 morts, en majorité sur le territoire chinois.
La Commission municipale de l'hygiène et de la santé de Wuhan a précisé qu'une enquête était toujours en cours pour trouver l'origine de la maladie, soulignant qu'aucune transmission de l'homme à l'homme n'avait pour l'heure été constatée.
La municipalité a pris plusieurs mesures, ordonnant en particulier la fermeture du marché concerné, où des opérations de désinfection et des analyses ont été effectuées.
«Le lien signalé avec un marché de gros de poissons et d'animaux vivants pourrait dénoter un lien avec l'exposition à des animaux», a réagi dimanche l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué. «Les symptômes signalés chez les patients sont communs à plusieurs maladies respiratoires et la pneumonie est fréquente en période hivernale», relève-t-elle, mais la concentration des cas incite à la «prudence».
L'OMS se prononce toutefois pour l'instant contre toute restriction en matière de voyages ou de commerce visant la Chine.