Sept mille décès par jour en Europe à cause, notamment, du tabac et de l'alcool

Le tabac, l'alcool, les aliments ultra-transformés et la pollution due aux combustibles fossiles sont partiellement ou entièrement responsables de 2,7 millions de décès par an en Europe, ressort-il d'un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) présenté mercredi. "Quatre industries tuent au moins 7.000 personnes par jour sur notre continent", explique le directeur régional de l'OMS pour l'Europe, Hans Kluge.

Selon l'OMS, ces quatre industries jouent un rôle non négligeable dans le développement de maladies non transmissibles comme les maladies cardiovasculaires, les cancers ou le diabète. Non seulement celles-ci peuvent être causés par le tabagisme, l'alcool, les aliments ultra-transformés ou les émissions de CO2, mais l'industrie se montre aussi active en amont. L'OMS parle de "tactiques trompeuses" comme le lobbying politique, la publicité destinée aux enfants ou la diffusion d'informations trompeuses à travers les médias.

L'organisation réclame des règles plus strictes en matière de marketing, de lobbying et de collecte de fonds. Un certain nombre de pays donnent déjà le bon exemple, estime l'OMS. Par exemple, en Estonie, les dentistes, les infirmiers et les médecins ont réussi à inscrire une taxe sur les boissons sucrées à l'agenda politique et la Slovénie a adopté une législation plus stricte sur le tabac, sous la pression de la société civile.

Selon le ministre fédéral sortant de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), qui présente le rapport à Bruxelles, les gouvernements ne devraient plus considérer les risques comme le résultat de choix individuels, mais comme un "problème systémique". Il faut restreindre la publicité sur les produits malsains et veiller à ce que les industries concernées n'aient pas d'impact sur la politique, estime-t-il: "Nos efforts actuels sont encore insuffisants (...) J'exhorte tous les députés européens et décideurs politiques nouvellement élus à reconnaître l'ampleur du problème et ses conséquences considérables sur la santé publique et nos démocraties."

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