Les personnes souffrant d'une maladie auto-immune sont davantage à risque de développer des maladies cardiovasculaires, ressort-il d'une vaste étude dirigée par la KU Leuven. Le risque augmente particulièrement chez les jeunes patients.
Les chercheurs de cette étude internationale ont cherché des liens entre 19 maladies auto-immunes, parmi les plus courantes, et les maladies cardiovasculaires. Ils se sont basés sur des données anonymisées du "Clinical Practice Research Datalink", service de recherche du ministère britannique de la santé. 22 millions de dossiers patients ont été examinés.
Il est ressorti que le risque de développer une maladie cardiovasculaire est en moyenne 1,56 fois plus élevé chez les patients atteints d'une maladie auto-immune. Le risque augmente encore avec le cumul de plusieurs maladies auto-immunes. La sclérose systémique, la maladie d'Addison, le lupus, et le diabète de type 1 font partie des affections comportant le risque le plus élevé.
Globalement, l'influence de l'auto-immunité sur la santé cardiovasculaire semble bien plus importante que ce que l'on pensait jusqu'ici, communique l'équipe de chercheurs.
Le risque additionnel de développer une maladie cardiovasculaire est plus marqué chez les patients atteints d'une maladie auto-immune et âgés de moins de 55 ans, ont-ils également constaté.
"Nous voyons que le risque additionnel est comparable à celui des diabètes de type 2. Mais là où l'on prend des mesures spécifiques chez les patients diabétiques, pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires, ce n'est pas le cas chez ceux qui ont une maladie auto-immune", indique la directrice de recherche Nathalie Conrad (KU Leuven). "Ces résultats montrent que nous devons passer à l'action".
Les résultats de la recherche sont présentés ce week-end au congrès annuel de la European Society of Cardiology et publiés dans The Lancet.