L'Organisation européenne de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux (ESOC) a récemment présenté des recherches lors de sa 10e Conférence européenne 2024 qui mettent en lumière des disparités significatives dans les taux de survie après un accident vasculaire cérébral (AVC), en fonction des déterminants sociaux de la santé (SDoH). Menée à l'Université de Göteborg, cette étude révèle des corrélations alarmantes entre le statut socio-économique et les issues post-AVC.
L'analyse, portant sur 6 901 patients victimes d'un AVC à Göteborg entre 2014 et 2019, a identifié des liens significatifs entre le revenu, le niveau d'éducation et la mortalité post-AVC. Les résultats indiquent que les personnes à revenu élevé ont un risque de mortalité inférieur de 32 % comparé à leurs homologues moins fortunés. De même, ceux avec une éducation supérieure jouissent d'une réduction de 26 % du risque de décès suite à un AVC.
Le professeur Katharina Stibrant Sunnerhagen, chef de l'étude, souligne que ces disparités illustrent une réalité brutale où le statut socio-économique peut influencer de manière significative les chances de survie à un AVC.
Facteurs SDoH et leur impact cumulatif
Les facteurs SDoH analysés incluaient le lieu de résidence, le pays de naissance, l'éducation et le revenu. L'étude a révélé que la présence d'un facteur défavorable augmente le risque de mortalité de 18 %, un risque qui grimpe à 24 % chez les individus présentant deux à quatre facteurs défavorables.
Cette tendance est encore aggravée par d'autres conditions de santé comme l'inactivité physique, le diabète, l'abus d'alcool et la fibrillation auriculaire, qui contribuent également à augmenter le risque de mortalité.
Disparités entre les sexes et comportements à risque
Les résultats montrent une proportion plus élevée de femmes dans le groupe avec deux à quatre facteurs SDoH défavorables, ainsi qu'une prévalence accrue du tabagisme dans ce même groupe, mettant en évidence des schémas de risque comportemental et de vulnérabilité différents entre les sexes.
Vers une réduction de la charge de l'AVC
Le professeur Stibrant Sunnerhagen appelle à des interventions ciblées et à une adaptation des politiques pour mieux prendre en compte les circonstances spécifiques des diverses communautés. Elle insiste sur l'importance pour les cliniciens de repérer les patients avec des facteurs SDoH défavorables pour prévenir efficacement la mortalité post-AVC.