Les cardiologues belges relancent la Semaine du rythme cardiaque qui s'étendra cette année du 13 au 19 juin. La hausse du nombre de cas de fibrillation auriculaire, une forme d'irrégularité du rythme cardiaque, inquiète particulièrement les experts. Quelque 150.000 patients en Belgique sont concernés par ce trouble cardiaque et ce nombre pourrait doubler d'ici 2050, a expliqué jeudi la BeHRA (Belgian Heart Rhythm Association), qui rassemble une centaine de cardiologues belges.
Après deux années lors desquelles le nombre d'examens cardiovasculaires réalisés a significativement diminué partout dans le monde, et en particulier pour les personnes socialement défavorisées, les cardiologues constatent enfin un retour à la normale. La nouvelle campagne de sensibilisation tombe donc à pic, après un quotidien chahuté par la crise du coronavirus.
Celle-ci a cependant permis de développer différents moyens de surveillance à distance du rythme cardiaque. Entre juin et septembre 2021, 12.602 personnes ont rempli le questionnaire disponible sur le site de la BeHRA. Parmi celles-ci, 6.020 personnes présentaient un risque accru d'arythmie cardiaque et 2.266 personnes ont activé l'application FibriCheck leur permettant de surveiller leur rythme cardiaque pendant une semaine. L'action a permis de détecter 57 cas de potentielle fibrillation auriculaire (2,5%) et 305 autres cas d'arythmies cardiaques (13,5%), et ce, parmi une population âgée d'au moins 65 ans présentant un risque de fibrillation auriculaire et d'AVC.
"Cette action d'un nouveau genre nous a permis d'atteindre de nombreuses personnes, comme aucune action auparavant", commente le docteur Ivan Blankoff, cardiologue au CHU de Charleroi et président de la BeHRA. "Vu le succès de 2021 et les craintes ou les difficultés pour certains à se rendre dans les hôpitaux, il était évident que nous allions réitérer cette année notre action d'analyse du rythme cardiaque à distance."
A partir de la semaine du rythme cardiaque (du 13 au 19 juin) jusqu'au 30 septembre, les personnes qui auront été identifiées comme étant à risque pourront s'inscrire sur l'application FibriCheck et auront alors l'occasion de régulièrement contrôler leur rythme cardiaque pendant une semaine.
Mais les cardiologues de la BeHRA seront également présents sur le terrain. Ils se rendront au Woluwe Shopping Center (16 juin) à Bruxelles, à Rive gauche (17 juin) à Charleroi et au Wijnegem - Shop Eat Enjoy (14 juin) près d'Anvers, afin de tester un maximum de personnes à risque.
Koen Kas, professeur à l'Université de Gand en Oncologie moléculaire et Santé numérique, souligne qu'outre l'application FibriCheck, de plus en plus d'outils permettent de dépister des maladies à distance. "La pandémie a permis la création d'une multitude de nouvelles technologies dans le domaine médical et en particulier cardiovasculaire. Il est important pour les autorités de prendre le train en marche et de mettre les moyens nécessaires pour rembourser l'utilisation de ces nouvelles technologies aux personnes à risques."