La Chambre plaide pour un plan national contre les maladies cardiovasculaires liées à l’athérosclérose

La semaine dernière, la commission Santé publique de la Chambre a approuvé une résolution visant à sensibiliser davantage à propos des maladies athéroscléreuse cardiovasculaire (ASCVD) . Ces maladies sont responsables de 85 % des décès cardiovasculaires. Malgré leur impact considérable, la Belgique ne dispose toujours pas d’une approche structurée pour les contrer.

La proposition de résolution, déposée par Nathalie Muylle, Daniel Bacquelaine, Jean-François Gatelier, Irina De Knop et Kathleen Depoorter, incluant des amendements d’Irina De Knop, Dominiek Sneppe et Katleen Bury, a été adoptée à l’unanimité.

Le texte met en avant l’urgence d’une prise en charge des ASCVD en Belgique, qui pèsent lourdement sur la santé publique et l’économie. En 2019, ces pathologies, découlant de l’athérosclérose, étaient responsables de 85 % des maladies cardiovasculaires et de 21,3 % des décès. Le document souligne l’absence d’un plan national d’action, à l’instar de ceux existants pour le cancer ou le diabète, malgré l’ampleur du problème.

Points essentiels de la résolution :

  1. Impact significatif : Les ASCVD représentent un coût de 5 milliards d’euros par an et touchent 750 000 Belges, un chiffre sous-estimé en raison des diagnostics tardifs.
  2. Facteurs de risque : Le cholestérol LDL élevé est la principale cause, suivi par l’obésité, le diabète, le tabagisme et un mode de vie malsain.
  3. Différences de genre : Les hommes sont plus à risque, mais les femmes meurent plus souvent, en partie à cause de symptômes sous-estimés et de traitements inadaptés.
  4. Manque de données : Des informations précises et actualisées sur la prévalence et l’impact des ASCVD sont nécessaires.
  5. Approche multidisciplinaire : Une coordination entre tous les prestataires de soins via des lignes directrices uniformes est essentielle.
  6. Sensibilisation et prévention : Des campagnes intensives, axées sur une alimentation saine, l’exercice et la gestion des risques dès le plus jeune âge, sont indispensables.
  7. Cadre européen : La Belgique souhaite inscrire les ASCVD à l’agenda de l’UE.

Recommandations principales :

  • Élaborer un plan national d’action avec un accent sur la prévention primaire et secondaire.
  • Encourager la recherche sur les ASCVD chez les femmes et leur inclusion dans les études.
  • Renforcer la sensibilisation des citoyens et des prestataires de soins.
  • Aligner les pratiques médicales sur les dernières avancées scientifiques.
  • Faciliter le dépistage systématique et les traitements personnalisés.
  • Étendre et décentraliser les centres de réhabilitation pour une meilleure accessibilité.
  • Mettre en place une gestion proactive de la santé de la population (Population Health Management).

Les auteurs de la résolution appellent à une action urgente pour lutter contre les ASCVD, en mettant l’accent sur la prévention, la sensibilisation et la coopération à tous les niveaux : local, national et européen.

Kathleen Depoorter, députée de la N-VA, estime que la société ne peut plus ignorer le coût annuel de 5 milliards d’euros lié aux ASCVD. « Investir dans la prévention et la détection précoce sauvera non seulement des vies, mais garantira également la viabilité financière de notre système de santé à long terme », déclare-t-elle.

Elle insiste sur l’importance de sensibiliser les prestataires de soins et les patients. « Nous devons faire en sorte que la gravité des ASCVD soit mieux comprise. Trop de gens perçoivent encore les maladies cardiovasculaires comme une conséquence inévitable du vieillissement, alors qu’un diagnostic et une intervention précoces peuvent sauver des vies. La sensibilisation doit devenir une priorité. »

Pour la députée , un plan national efficace doit inclure des objectifs clairs et favoriser la collaboration entre toutes les parties concernées, des médecins généralistes aux spécialistes, en passant par les autorités publiques et les organisations de patients. « Nous devons tirer les leçons des campagnes précédentes et concevoir un plan largement soutenu et basé sur les données scientifiques les plus récentes. »

Rappelons qu'une séance d’information, organisée à la Chambre des représentants le 20 octobre 2022 à l’invitation des députés fédéraux Daniel Bacquelaine (MR) et Nathalie Muylle (CD&V), avait permis d’attirer l’attention des parlementaires sur la nécessité de mener rapidement plusieurs actions préventives pour réduire l’impact des maladiescardiovasculaires, dont l’athérosclérose représente un déterminant majeur, affectant de manière silencieuse environ 750 0000 Belges.

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