Une étude présentée mercredi au congrès de l’EASD montre que chez les personnes âgées de 50 ans et plus, le fait d'avoir une femme obèse augmente considérablement le risque du mari de développer un diabète de type 2 (DT2) .
Chez les personnes âgées de 50 ans et plus, le fait d'avoir une femme obèse augmente considérablement le risque du mari de développer un diabète de type 2 (DT2), selon la première étude visant à étudier l'effet de l'obésité conjugale sur le risque de diabète. Par ailleurs, les plus de 55 ans ayant un conjoint DT2 ont tendance à être plus obèses que leurs pairs sans partenaire diabétique.
Selon les auteurs, l'obésité ou le DT2 d’un partenaire pourrait mener au DT2 chez l'autre en raison des nombreux comportements à risque conduisant au diabète qui sont partagés au sein des couples, comme des habitudes alimentaires inadéquates et une activité physique insuffisante. On savait déjà que les personnes obèses ou ayant des antécédents familiaux de DT2 étaient à risque beaucoup plus élevé de DT2, mais, jusqu'à présent, l'effet de l'obésité conjugale sur le risque de développer une DT2 était peu clair. Ce sont les premières études qui ont analysé spécifiquement ces liens.
Dans la première des deux études, Adam Hulman et son équipe de l'Université Aarhus au Danemark ont examiné l'association du diabète et de l'obésité conjugaux avec le risque de développer un DT2 chez 3.650 hommes et 3.478 femmes (50 ans ou plus) en s’appuyant sur les données de l'English Longitudinal Study of Ageing (ELSA), un échantillon représentatif à l'échelle nationale d'hommes et de femmes âgés vivant en Angleterre. Les participants ont été interrogés tous les 2,5 ans de 1998 à 2015 et l'incidence du DT2 a été établie à partir des déclarations volontaires ou de l'examen clinique. Les résultats ont été ajustés pour tenir compte des facteurs susceptibles de contribuer au risque de développer un DT2, comme l'âge, l'origine ethnique, le statut socioéconomique et le niveau d'obésité.
Au cours d’un suivi médian de 11,5 ans, l’incidence du DT2 a été de 12,6 par 1.000 personnes par année chez les hommes et de 8,6 chez les femmes.
Les données n’ont pas permis de montrer que le fait d'avoir un conjoint atteint de diabète augmentait le risque de diabète. Cependant, une analyse plus poussée a montré que les hommes ayant une femme obèse étaient davantage susceptibles de développer un DT2. A chaque élévation de 5 kg/m2 de l'IMC de la femme correspond une augmentation de 21% du risque de DT2 chez le mari (après ajustement pour l’IMC de l’homme). Inversement, les femmes avec un mari obèse ne présentaient pas d’excès de risque de DT2 (au-delà de celui lié à leur propre niveau d’obésité).
Dans une autre étude, les chercheurs ont examiné si le développement de l'obésité avec l'âge était différent pour les personnes avec et sans conjoint DT2 (chez 7.156 hommes et femmes de la cohorte ELSA). L'analyse s’est limitée aux couples de sexes opposés. Presque tout le monde grossit jusqu'à l'âge de 70 ans, mais les résultats ont montré que, chez les plus de 55 ans, les personnes vivant avec un conjoint atteint de DT2 présentaient des taux d'obésité beaucoup plus élevés que celles dont le conjoint était indemne de tout diabète.
Selon les auteurs, «reconnaître le risque partagé entre les conjoints pourrait améliorer la détection du diabète et motiver les couples à accroître leurs efforts de collaboration pour manger plus sainement et augmenter leur niveau d'activité. L'obésité ou un DT2 chez l'un des conjoints devrait susciter le dépistage du diabète et le contrôle régulier du poids chez l'autre. En particulier, les hommes dont les épouses sont obèses devraient être suivis de plus près.»
Références